A trois pourquoi pas
--> Découverte et surprise
Je ne sais pas qui a eu l’idée. Mais je savais que l’idée me plaisait. Faire l’amour tous les 3, Sylvain, ma femme et moi. Idée tordue, mais belle, idée dangereuse, mais bonne, idée sotte mais excitante…
Il y a eu un raté. Mais le rendez-vous fut pris pour le samedi, autour d’un bon repas. J’ai abandonné ma femme tout l’après midi. Je l’ai laissé se préparer. Oui, c’est un peu ça. Elle s’est préparée à la cérémonie. Le soir, à mon retour, elle était là, épilée, soyeuse, maquillée et très belle. Un demi sourire ne quittait pas sa bouche. Je la sentais prête et sereine. Moi, j’étais mort de trouille, comme d’habitude…
Ma femme s’est allongée la première sur le lit. Toute habillée. Elle nous attendait. Sylvain et moi, nous nous sommes dévêtus rapidement, sans chichi. A poil, dans le noir, nous nous sommes allongés de part et d’autre. Ma femme a retiré rapidement son pantalon et a gardé son string. Une cérémonie. Elle offrait son corps aux regards, et par effeuillages discrets nous laissait dans l’impatience et le désir. Lorsque sa chatte fut libre, elle écarta légèrement les cuisses, à peine, comme un relâchement, comme un souffle. Nous les garçons, on ne bougeait pas. Tout au spectacle de ce corps offert, de cette femme abandonnée dans la beauté troublante de ses yeux clos. J’ai pris la main de Sylvain et je l’ai posée sur les seins de ma femme. Comme le signe du départ, du début, du commencement. Tu peux, elle est à toi. Cérémonie. Sa main a glissé sous le débardeur blanc et a joué avec les pointes excitées. Je ne quittais pas le visage de ma femme des yeux. Sa bouche marquait le rythme du plaisir. Elle voulait. De toutes ses forces elle voulait cela. Cérémonie.
La jouissance d’une femme est un contrat. Tous les hommes se le disent entre eux. On doit faire jouir les femmes. Etre un homme, c’est savoir faire jouir. C’est comme ça. On ne sait pas pourquoi. La nature qui a besoin de la récolte du sperme pour faire son œuvre n’a pas forcement prévu cela en ces termes. La femme doit certes être excitée (et encore) mais la jouissance ne conditionne en rien la fécondation. Une femme qui ne jouit pas est une femme malheureuse. La jouissance des femmes est tellement complexe que les hommes en ont peur. Vraiment peur. Notre queue par sa simplicité de fonctionnement (je bande donc je suis) nous porte naturellement à considérer que ce trou qui coule (ou pas) est porteur d’un mystère qui nous dépasse. Le fameux « c’était bon ? » qui suit tout rapport sexuel discret nous ramène à notre maigre pitance sexuelle. On a jouit, on débande et elle ??? Certaines femmes ont besoin d’en rajouter pour faire plus vrai, un peu comme le candidat au permis de conduire qui exagère le regard dans le rétroviseur pour bien montrer que oui, il a pensé à regarder avant de tourner… Ces femmes imaginent qu’à priori leurs cris rassurent les hommes. C’est pire, prisonniers de l’intensité vocale, ces pauvres malheureux guettent le moindre gargouillis, le premier signe d’étouffement, la plus petite reprise de souffle pour enfin éjaculer et ne pas prendre le risque d’une reprise qui les condamneraient inévitablement à remettre le couvert… Un homme qui « lime » (expression oh combien imagée) une femme s’emmerde. Les femmes pensent que les hommes aiment cela et encouragent le coulissement mécanique. Le problème des hommes est ailleurs. Ils ne savent pas s’il faut aller vite ou doucement, s’il faut secouer ou caresser, et surtout ne comprennent pas qu’elles ne comprennent pas. Un homme attend énormément d’une femme puisque son plaisir à lui dépend entièrement d’elle contrairement à l’idée reçue. Et elles, comme eux, restent murées dans des à peu près de pacotille et des imaginations de leader price.
Faire l’amour à 3 est une façon de remettre les pendules à l’heure quand l’intelligence et la sensibilité sont là. Voir les réactions de sa femme sous les caresses de l’autre apporte le recul et l’humilité nécessaire à l’amour. On n’est pas trop de deux hommes pour faire jouir une femme. La mienne cette nuit là a jouit très fort lorsque Sylvain lui a enfoncé son poing serré dans la chatte ouverte et défoncée de plaisir. Je revois ses 2 mains serrées, crispées sur le poignet enfoncé et qui bougeait lentement, j’entends encore la voix de Sylvain lui dire à l’oreille « il n’y a rien de sale dans l’amour, laisses toi aller… » et elle la bouche ouverte la tête vide qui laissait ce poing la forcer, la pousser, l’écarteler… je restais là à la fois triste d’être exclu (alors que je ne l’étais pas) et concentré sur ce poing qui n’était pas mon sexe et qui lentement délivrait ma femme de ses dernières inhibitions. Elle s’est cabrée, a soufflé de l’intérieur et sa jouissance a glissée sur la couette comme une source. Elle a dit « enfin » et j’ai eu mal comme un con, alors que son « enfin » était juste et beau. J’ai appris beaucoup cette nuit là. Cérémonie…
Ecrit par Sergioleone, le Vendredi 16 Juillet 2004, 14:43 dans la rubrique "Textes".
Commentaires
je n aurai moi meme pasmieu decrite la chose
brulon
16-07-04 à 15:55
je trouve que ton texte degage plein d emotion , d exitation et de suspense...
tu derit la chose avec tellement de sang froid, tu plonge le spectateur (c es a dir moi ) dans le faite .
bravo
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Merci pour cette larme
Ellora
10-06-11 à 14:14
Je ne pensais pas pouvoir être submergée à ce point par l'émotion en lisant un texte dit pornographique.
Quel héroïsme, un être qui se soucis tant du plaisir et des attentes de son partenaire...
Merci Cergio pour ce partage qui ne peut que me grandir.
Sept ans déjà que tu as écris ce texte, je souhaite profondément que depuis, tu as trouvé plus de réponses.
Ellora.
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